Bien plus qu’un langage. Comment les documentaires nous parlent
Conférence
Public : Curieux
Le 13 novembre 2024 (20:00 à 21:30)
Auditoire La Fontaine - Centre Vésale - Campus UMONS
Cet événement est gratuit
Vous êtes-vous déjà retrouvé un brin… perplexe, au visionnage d’un documentaire ? L’impression d’avoir été mené par le bout du nez 👃, sans pouvoir « dire » comment ?
Lorsque nous tentons d’établir un distinguo entre documentaires « fantaisistes » et documentaires dits « de qualité » , nous avons tendance à nous focaliser sur les informations livrées par le langage. Mais à nous en tenir à cette seule approche, nous nous heurtons paradoxalement à l’ineffable, à l’impossibilité d’exprimer en mots ce qui nous a dérangé. Comme une sensation de désinformation qui resterait sur le bout de la langue 👅
Pourquoi ?
Parce que dans un documentaire, la frontière entre le « vrai » et le « vraisemblable », ou encore entre le « plausible » et le « possible » est autrement subtile. À de rares exceptions près, ce n’est pas au niveau du « logos », des mots distillés par le film, qu’elle se situe.
La réalisation filmique va en effet bien au-delà du langage. C’est un métalangage. Une superposition de couches narratives et signifiantes jonglant, non pas avec un, mais quatre langages : énoncé, son, image et rythme. Interviews, sous-titres, ambiance sonore, musique, cadrage, mouvement, lumière, raccords… c’est cet entrelacs qui façonne la perception 👀 du spectateur et oriente sa compréhension de la réalité, par-delà ce qui est explicitement « dit ».
Comment nous parlent les documentaires ? Que nous disent-ils sans mot dire ?
Voyage en métalangage 😈
BIO EXPRESS
Qui est l’invitée ?
Myriam Tonelotto, pionnière du documentaire en animation, est tout à la fois : italienne de nationalité, scénariste belge de BD, réalisatrice luxembourgeoise et journaliste française.
Faire des films, enseigner comment les faire et prêcher l’art de les défaire sont les trois facettes de sa démarche professionnelle.
Ses études d’histoire et de journalisme, suivies de 30 ans de documentaire de création, l’ont en effet convaincue d’une chose : nous passons notre temps à nous raconter des histoires. Pour désinformer, asseoir notre pouvoir, protester, séduire ou nous consoler, à coup de “Et”, de “Puis” et de “C’est pourquoi”, nous relions des instants qui n’ont rien à voir les uns avec les autres. Nous écrivons, réécrivons et finissons par nous convaincre que notre vie est une histoire qui se tient. Nous en léguons ensuite quelques bribes à nos amis, enfants ou nos spectateurs, qui s’empressent de coudre ces lambeaux dans leur propre tissu de mensonges.