Sculpture en bronze d’un mineur

Un souvenir du passé minier de notre région dans nos collections

L’UMONS possède dans ses collections patrimoniales une sculpture en bronze de l’artiste Léon Gobert, conservée dans les locaux du Génie-Électrique de la Faculté Polytechnique.

Léon Gobert : un artiste, un visage d’époque

Né à Wasmes le 27 décembre 1869, Léon Gobert a 15 ans lorsqu’il passe deux années comme élève du sculpteur Charles Van Oemberg à l’Académie royale des Beaux-Arts de Mons, où lui-même enseignera plus tard de 1899 à 1934. Mais c’est à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles qu’il poursuit sa formation avec Charles Van der Stappen de 1890 à 1895.

On peut déceler dans ses œuvres (sculptures, bustes, bas-reliefs, médaillons, etc.) un art réaliste et social. Ses thématiques, inspirées de la vie dans la région du Borinage, sont récurrentes : le travail de la mine, la condition ouvrière et la misère sont représentés notamment à travers des portraits de figures populaires et des monuments publics. Cependant, sa démarche se veut compatissante et ne constitue pas une critique sociale ou une glorification du travail ouvrier comme on peut l’observer dans l’œuvre de Constantin Meunier. Il travaille le bronze, la céramique, le marbre, … par la taille directe et le modelage.

« Resigné »

Cette sculpture en bronze coulé à dos creux intitulée « Resigné », pesant près de 100 kg, exprime le talent et les tendances artistiques de Léon Gobert, dont la signature « L. Gobert 1901 » est visible à la base.

Gobert, L., Résigné. 1901. Signé. Bronze coulé. 120 x 75 x 42 cm. Mons, boulevard Dolez, Faculté Polytechnique.

Ce très haut-relief représente le buste à mi-corps d’un mineur dont le menton repose sur un pic ou une rivelaine qu’il tient à deux mains. Le fond de l’œuvre et sa tenue le contextualisent sur son lieu de travail, la mine. De plus, le caractère de l’homme semble très naturel et expressif. On devine la fatigue et la dureté du travail dans ses yeux, ses mains et les traits de son visage émacié.

Quelques autres œuvres de l’artiste

Le travail du sculpteur est connu dans le Borinage (Wasmes, Frameries, etc.). Certaines de ses œuvres sont exposées en extérieur dans des parcs communaux, des places ou encore des cimetières, d’autres en institutions comme aux Musées Royaux des Beaux-Arts ou au BAM à Mons.

Dans le jardin du Mayeur, situé derrière l’hôtel de ville de Mons, est exposée la « Fontaine du Ropieur » (1937) qui symbolise l’espièglerie du gamin montois. La statue a été réalisée sur base de la maquette en plâtre que Léon Gobert avait conçue en 1933, deux ans avant sa mort, et dont son épouse a fait don à la Ville.

Gobert, L., Fontaine du Ropieur. 1937. Signé. Bronze coulé. Mons, jardin du Mayeur.

À la place du Parc, non loin du MUMONS, un monument aux morts de la guerre 14-18, daté vers 1920, au milieu duquel se dresse une allégorie de la Victoire réalisée par Léon Gobert et fondue à la Fonderie Nationale des Bronzes, fondée dans le début des années 1890, par Jacques Petermann.

Gobert, L., Monuments aux morts. ca. 1920. Signé. Bronze coulé. Mons, place du Parc.

Bibliographie

  • Auquier, A. Le borinage minier. Son apogée, son déclin, sa survivance, Jemappes, 1992, p. 99-100.
  • Baudry, M.-Th., La sculpture. Méthode et vocabulaire. Paris, 1990.
  • Locq, L., Gobert Léon (Wasmes, 1869 – Mons, 1935), dans Honnoré, L., sous dir., 1000 personnalités de Mons & de sa région. Dictionnaire biographique, Waterloo, 2015, p. 408-409.
  • Pierard, Cl., Gobert (Léon), dans Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, Biographie nationale, t. 35, Bruxelles, 1970, col. 306-307.
  • Piron, P., Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Bruxelles, 2003, p. 634.
  • La Fonderie – Musée bruxellois des industries et du travail, be-monumen, https://be-monumen.be/patrimoine-belge/gobert-leon/ (consulté le 26/01/2022).