Go to Glasgow !

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Apolline Dupuis a 22 ans et a plein de mordant ! 

Elle suit un Master en transitions et innovations sociales à l’Unif’ de Mons et elle mène un combat pour le climat au sein du Comac, le mouvement étudiant du PTB.

Si on vous parle d’elle aujourd’hui, c’est parce qu’elle “balance son bail” : elle a affrété un convoi impressionnant de 200 étudiants universitaires, venus des quatre coins de la Belgique, pour clamer haut et fort ses revendications à la COP26 de 2021. 

Balance tes bails : Go to Glasgow !

par Apolline Dupuis

C’est parti pour changer le monde !

Ce n’est pas des troncs d’arbres, ni même des pavés que ces étudiants sont venus lancer à cette conférence des Nation Unies, mais des mots qui sonnaient juste pour la planète ! 

“Depuis le début de l’organisation de ces conférences, on s’est rendu compte qu’il y avait un souci : les lobbys étaient plus nombreux que les scientifiques et que les militants. Des promesses qui n’étaient jamais tenues ou bien en-deçà des nécessités scientifiques par rapport au changement climatique que l’on doit affronter aujourd’hui”, explique Apolline au micro de Max, podcasteur attitré du MUMONS. “On voulait apporter un message fort : les multinationales doivent faire partie du processus et se forcer de changer la manière dont elles produisent les choses. De notre analyse du réchauffement, ce n’est pas tant les gens et leur consommation qui posent problème, c’est la manière dont cela est produit et les quantités de CO2 qu’émettent les multinationales les plus polluantes comme Total ou Shell.”

Une expérience juste incroyable…

Humainement parlant, ces jeunes ont retiré un bénéfice personnel é-n-o-r-m-e. En participant à de grandes manifestations dans les rues de l’île de la Grande-Bretagne, en voyant des centaines de milliers de militants rassemblés autour d’une même cause et désireux d’amener du changement au-delà des frontières belges, ça les a emplis d’espoir. “On a été impressionnés par notre capacité collective à organiser des projets aussi ambitieux” raconte Apolline. “Il y a encore parfois une tendance à décrire une jeunesse amorphe alors que de ce que je connais, la jeunesse c’est beaucoup d’énergie, de joie et de positivité !”

Un voyage aussi riche d’enseignements. Les jeunes ont pu apprendre beaucoup notamment en assistant aux conférences de People’s Summit (un sommet alternatif à la COP26) avec des activistes et des scientifiques qui ont témoigné de leur réalité et de la réalité dans le monde. Le réchauffement climatique ne date pas d’hier et crée de grands dégâts partout ailleurs dans le monde. “On a connu les inondations de Verviers en juillet dernier mais au Mozambique, ça fait des décennies qu’il y a de très grandes sècheresses”. La jeune femme nous explique aussi “comment le réchauffement climatique est une porte ouverte pour beaucoup de politiciens et de multinationales pour aller piller les pays et leurs ressources naturelles qui se font de plus en plus rares. Citons la Bolivie par exemple.” 

We want our future back !

“Rendez-nous notre futur !”, c’est le slogan scandé par cette jeunesse scientifique. “Dans le cadre de mon cours de sociologie et anthropologie des transformations écologiques, on apprend que le changement climatique va s’intensifier et que les populations vont devoir s’adapter parce qu’il est trop tard pour le développement durable”, mais Apolline a une vision un peu plus optimiste de la situation, pour elle “c’est assez dangereux et démobilisateur de penser que c’est trop tard”. Une réalité qui fait en tout cas l’unanimité, c’est l’impact du réchauffement climatique sur les populations en fonction du niveau socio-économique, de leur classe sociale et de l’endroit où elles vivent. “Si on reprend l’incident de Verviers, ce sont les personnes les plus précarisées qui ont été touchées, les quartiers ouvriers. Alors que les personnes qui décident de notre avenir ne sont pas vulnérables, elles auront toujours l’argent pour reconstruire. C’est ça qui est inquiétant si on ne s’attarde pas aux inégalités sociales et aux questions de justice environnementale.”

La démarche première de “Go to Glasgow” était de sensibiliser les jeunes à la situation écologique actuelle et de leur donner la possibilité d’agir pour l’avenir, ainsi que d’ouvrir les portes sur d’autres conditions de vie sur le globe. Pari réussi ! “On est assez fiers d’avoir atteint les objectifs qu’on s’était fixés. De mobiliser autant de jeunes autour de ce projet ambitieux, c’était déjà une victoire en soi. Et puis on a bien vu à quel point ça a fait évoluer les mentalités. Ça a même donné naissance à de nouveaux projets.” Cet été, ils s’envolent en Inde pour un voyage de solidarité pour le réchauffement climatique !

“Soyons réalistes, réalisons l’impossible”

Pour citer Greta Thunberg, “la COP, c’est un festival de greenwatching pour multinationales polluantes et riches du nord”. Apolline en est intrinsèquement convaincue maintenant qu’elle a pu discuter avec des militants qui vivaient les conférences de l’intérieur. “C’est absolument absurde, il ne s’y passe rien en fait ! Les gens ne font que discuter, point. Alors certes, certaines mesures sont ressorties de la COP26 mais elles nous amènent à +3, voire +4° C. Ce qui va nous amener inévitablement à des mouvements migratoires sans précédent, à une partie du globe inhabitable, à des catastrophes naturelles encore plus fréquentes et de plus en plus intenses partout dans le monde.” 

Elle garde ceci dit espoir en l’être humain ! “Quand j’étais auprès des sinistrés de Verviers pour organiser la solidarité, j’ai vu à quel point le pire de la catastrophe a révélé aussi le plus beau de l’être humain. Et puis, n’importe qui aurait été époustouflé de voir tous ces gens mobilisés dans les rues de Glasgow en criant la même chose ! C’était fabuleux.” Selon Apolline, il n’est pas trop tard pour éviter le pire et redresser la barre. Ce qui pose problème, de son point de vue, “c’est que l’économie ne pousse pas à ça et que les dirigeants du monde suivent cette économie et ne tire pas dans le sens inverse dans lequel on voudrait aller. Va-t-on enfin sortir du capitalisme ?”…

Une chose est sûre, c’est que la phrase qu’elle a lue la première fois, au début de son cursus, dans l’auditoire Stiévenart, l’a marquée à jamais ! Grâce à “Go to Glasgow” elle a enfin compris la portée de ces quelques mots qui ne l’ont jamais quittée : “Soyons réalistes, réalisons l’impossible”.

 

Si, comme Apolline, tu fais partie de la communauté UMONS et que tu as un projet culturel qui te tient vraiment à cœur, que tu cherches un moyen de le financer, de trouver un soutien humain et un support logistique, sache que le Spot culture est ta porte d’entrée pour faire de tes rêves une réalité ! “Go to Culture” maintenant !