“On veut un Master en médecine à Mons !”

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Les étudiants de la communauté UMONS “balancent leurs bails” : ils veulent un Master en médecine à Mons ! 

16 février 2023. Les étudiants sont rassemblés sur le Campus de la Plaine de Nimy. Ce qu’ils revendiquent, c’est la création d’un Master en médecine à Mons. Les autorités académiques les soutiennent. Mais pas le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ! Pourquoi ? C’est ce qu’on va voir ici avec les arguments et points de vue des fédérations d’étudiants, mobilisés pour secouer (comme un pommier) la ministre de l’enseignement, Valéry Glatigny.

1 pas en avant, 3 pas en arrière…

Les pommes faisaient rouli, roula… Les pommes faisaient rouli, roula ! STOP ! Cette comptine revisitée en chant de manif vise la ministre Glatigny. Celle qui a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours au sein de la communauté universitaire (UMONS-ULB). Alors que tous les indicateurs étaient au vert en vue de l’obtention de l’habilitation du Master en médecine à Mons, la ministre, quant à elle, a sorti le drapeau rouge !

“1 pas en avant, 3 pas en arrière. C’est sa politique… de l’enseignement !”, voilà la chanson scandée par le flot d’étudiants amassés pour l’heure sur la place du Parc, juste en face de notre musée :-). La raison de leur mobilisation ? Faire ployer la ministre pour qu’elle revienne sur sa position de refus du Master en médecine à Mons.  

Revenons-en à nos moutons 🙂

Alors que l’ARES, l’Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur, avait émis un avis favorable pour l’obtention d’un Master en médecine à Mons en collaboration avec l’UMONS et l’ULB, la ministre de l’enseignement en a décousu en séance plénière et sur les ondes de Matin Première. Elle refuse catégoriquement l’ouverture d’un quatrième Master en médecine sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Et ce, sans que le gouvernement PS, MR et Écolo se positionne sur la question.

De son côté, le Recteur de l’UMONS, Philippe Dubois avance une série d’arguments en faveur de ce master, dont voilà un résumé succinct (NDLR : L’UMONS ne lâchera rien ! est à lire sur le site de l’Université de Mons) :

  • Pas d’augmentation du nombre d’étudiants en médecine, mais une répartition égalitaire des médecins sur le territoire Wallonie-Bruxelles
  • Aucune augmentation financière significative (pas d’hôpital universitaire, ni de faculté à construire)
  • Aucune concurrence territoriale
  • Plus-value en termes d’inclusion sociale et sociétale
  • Retour sur investissement garanti en termes de santé publique

C’est la douche froide pour les étudiants

En suivant le cortège de la manif, et après avoir interrogé tour à tour les fédérations d’étudiants, on comprend mieux la douche froide qu’ils ont prise alors qu’ils accueillaient cette habilitation avec joie ! Comme l’explique Pauline Delvallée, présidente de l’ORE, l’Organisation Représentative des Étudiants de l’UMONS, et future ingénieure civile en architecture, “c’était important pour nous d’avoir ce nouveau master à Mons. Et ce, pour 2 raisons : d’une part, pour lutter contre la précarité des étudiants. Car les étudiants qui font leur bachelier à Mons doivent nécessairement poursuivre leur cursus à Liège ou à Bruxelles. Des régions éloignées où le prix des logements est plus élevé que dans la région de Mons. Beaucoup ne peuvent pas se le permettre ! Et ça d’autre part, c’est sans compter le coût des transports et des trajets qui sont parfois fatigants pour les étudiants”.

Émila Hoxhaj, étudiante en politique économique et sociale à l’UMONS et présidente de la FEF (Fédération des Étudiants Francophones) déplore quant à elle la vision élitiste de la ministre de l’enseignement. “Rappelons quand même qu’elle a voté pour un examen transformé en un concours plus difficile pour les étudiants qui sortent d’une école secondaire à plus bas niveau”. Ce qu’Émila souhaite avant tout, c’est un enseignement de proximité. “J’aimerais que la ministre revienne sur sa position et qu’elle retire cette sélection à l’entrée des études en médecine alors qu’il y a déjà une pénurie de médecins. “

Raphaël aussi, président de l’AGE médecine à l’UMONS, souhaite maintenir la pression sur cette lutte idéo-politique. “Tout le monde dans la région est concerné par le sujet. C’est une histoire de santé publique ! Nous avons besoin à Mons, et dans la région, d’une médecine de première ligne assez forte pour prendre en charge correctement les patients. En Hainaut, la pénurie de médecins est criante !” 

Et comme le souligne Pauline, “c’est un vrai problème sociétal ! Si un étudiant part faire son master à Bruxelles, il va potentiellement faire ses stages dans les hôpitaux universitaires de Bruxelles, travailler là-bas, y rencontrer des gens du milieu professionnel et donc finir par s’y implanter. Alors qu’avec l’ouverture de ce master à Mons, les étudiants travailleraient dans les régions dans lesquelles ils ont été formés.” 

Pour écouter l’intégralité de ce podcast “Balance tes bails”, cliquez au-dessus ☝️

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