La Franche-maçonnerie

Octobre 2022 marque le début d’une nouvelle exposition au MUMONS : Franc-maçonnerie, en toute discrétion.

De nombreux livres anciens et précieux appartenant au patrimoine de l’UMONS seront mis à l’honneur dans le musée. Parmi eux, on retrouve des documents sur les rites et rituels, les symboles mais aussi des livres antimaçonniques et plus spécialement dédiés aux dames.

La Franche-maçonnerie d’Alexandre Lenoir

Une partie de l’exposition sera consacrée aux mythes et légendes. En effet, la franc-maçonnerie, depuis le 18e siècle, cherche ses origines dans les récits bibliques et la mythologie. Le livre La Franche-maçonnerie, rendue à sa véritable origine illustre cette tendance.

L’auteur, Alexandre Lenoir, est collectionneur d’antiquités, critique d’art et conservateur du musée des Monuments français à Paris dès 1794. Il fait partie de nombreux cercles et sociétés savantes. Initié à la franc-maçonnerie, il se montre aussi très critique vis-à-vis de la religion chrétienne.  

Cet ouvrage est tiré d’une conférence présentée à la Mère Loge écossaise dans laquelle il associe les religions et mythes anciens sous le prisme de la franc-maçonnerie.    

« Pour prouver l’antiquité de la franc-maçonnerie, son origine, ses mystères et ses rapports avec les mythologies anciennes, je remonterai aux Egyptiens, je développerai les mystères de leur religion, et je ferai connaître leurs principales divinités… »  

L’ouvrage comprend de nombreuses illustrations dont un frontispice assez remarquable.

La gravure illustre différentes religions et cultes dans une composition spectaculaire forgée sur des lignes directrices diagonales. La gestuelle, les jeux de regards des différents protagonistes permettent de passer d’un culte à l’autre et de découvrir un ensemble de symboles religieux riche et varié.  

Ce document peut être consulté dans son intégralité sur la bibliothèque numérique PHENIX.
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Le fonds Defuisseaux

La Franche-maçonnerie, ainsi que la plupart des ouvrages exposés, proviennent du fonds Defuisseaux. Composée de 309 volumes dont 122 monographies concernant le droit, l’histoire locale, régionale, l’économie sociale et la franc-maçonnerie, la bibliothèque de Nicolas Defuisseaux est acquise par l’Université de Mons, via les Amis de la Bibliothèque, en 2009. Ce fonds recense également un lot de 64 plaquettes et brochures concernant la révolution brabançonne et l’histoire politique, économique et sociale du Hainaut et de Mons et un lot de 123 ouvrages de littérature française publiés en contrefaçon à Bruxelles, de 1836 à 1842.

Nicolas Defuisseaux (1801-1857) est un avocat et homme politique montois. Après ses humanités, Defuisseaux étudie le droit à l’Université de Gand. De retour à Mons en 1825, il fait ses débuts au barreau sous le patronage du député Lange et de François Dolez, futur bourgmestre de Mons. Il prend vite la tête du jeune barreau montois grâce à ses succès à la Cour d’assises.

Il doit sa célébrité à son action politique depuis la révolution de 1830. Socialiste avant la lettre, il s’intéresse au sort de la classe ouvrière et des plus démunis avec de nombreux projets de lois sur les crèches, l’école obligatoire, l’interdiction du travail des enfants dans les mines, l’obligation pour les communes de nourrir ses pauvres… Devenu sénateur pour l’arrondissement de Mons en 1852, il est partisan du libéralisme politique.

Il quitte le barreau en 1847 et la politique en 1854 pour se consacrer entièrement à l’industrie céramique. Il possède à Baudour une faïencerie qui regroupe quatre entreprises occupant 186 personnes.  Laïc et franc-maçon, il est membre de la loge La Concorde, à Mons en 1826 puis de La Parfaite Union à Mons.

Président de la Société des sciences, des arts et des lettres du Hainaut, membre de la Société des Bibliophiles belges, il a publié de nombreux écrits littéraires et judiciaires.