Le patrimoine scientifique du Campus UCharleroi préservé par l’UMONS 

En ce mois de septembre, le Campus UCharleroi dont l’UMONS a participé à la création, est inauguré. Ce nouveau campus universitaire hainuyer est situé dans le bâtiment historique de l’Université du Travail de Charleroi, le bâtiment Zénobe Gramme, ouvert en 1911. Les étudiants pourront y suivre leur cursus dans un cadre prestigieux et rénové.  

Mais saviez-vous que l’UMONS a aussi contribué à la préservation du patrimoine scientifique qui se trouvait dans ce bâtiment ?  

En 2019, l’Université est sollicitée par l’asbl Centre Universitaire Zénobe Gramme en charge du site. Plusieurs objets techniques et scientifiques anciens s’y trouvaient encore et, en raison de la rénovation des locaux, ils ne pouvaient y être conservés.  

Après plusieurs visites et une évaluation de l’intérêt scientifique et patrimonial de ces objets, une sélection d’une trentaine de pièces est opérée. Le transfert dans les collections de l’UMONS est officialisé en 2020. Une autre partie des instruments est transférée au Bois du Cazier, notamment les objets fabriqués par les ACEC ainsi qu’une série de dynamos Gramme. 

Parmi les instruments anciens transférés à Mons se trouve ce superbe modèle pédagogique du pendule de Foucault. Daté des années 1910, il est très bien conservé. Il se compose d’un cadre en bois et métal qui peut tourner sur lui-même, au sommet duquel est attachée par une corde une boule en laiton terminée par une pointe. L’ensemble repose sur un trépied réglable en fonte afin de garantir une bonne stabilité. 

© Atelier de l’Imagier 

Le pendule de Foucault est un objet important dans l’histoire des sciences : il constitue même l’une des expériences les plus mythiques de la Physique, celle qui, en 1851, a permis au savant français Léon Foucault d’apporter enfin une preuve tangible de la rotation de la Terre. 

Le dispositif retrouvé à Charleroi permet d’illustrer l’idée simple et brillante qui soutient la démonstration offerte par le pendule de Foucault. En effet, si l’on met en mouvement le balancier de ce pendule, on constate qu’il oscille toujours dans le même plan – celui choisi au départ par l’expérimentateur – et ce, même si l’on fait tourner sur lui-même son support : le pendule oscille donc tranquillement sans se préoccuper le moins du monde de la rotation du cadre qui le soutient !  

Cette expérience montre que si l’on installe un vrai beau grand pendule à l’un des Pôles et qu’on le fait osciller, son plan d’oscillation reste fixe par rapport à l’Univers, indépendamment de la rotation de notre planète. Un observateur situé à cet endroit aura pourtant l’impression de voir le plan d’oscillation du pendule progressivement tourner et boucler un tour complet sur lui-même en un peu moins de 24 heures. Comme il sait que le plan du pendule ne peut dériver alors qu’il le voit effectivement dériver, il en déduit la seule explication possible : c’est lui qui est en train de tourner en un peu moins de 24 heures et non le plan d’oscillation du pendule… la Terre tourne bel et bien ! Comment résoudre une question vieille de près de 25 siècles avec un simple fil et une boule ?  

Concrètement, la déviation du petit pendule peut être visualisée en trempant sa pointe dans de l’encre et en plaçant une feuille de papier sur la base en bois de l’appareil. Le pendule va alors y tracer des courbes qui attestent de sa dérive apparente. 

Au vu de son importance, les établissements d’enseignement supérieur comme l’Université du Travail vont acquérir ce type de pendule pour permettre aux étudiants et étudiantes de reproduire et de visualiser l’expérience de Foucault.  

D’ailleurs, depuis 2005, l’équipe du MUMONS invite régulièrement le public à venir voir tourner la Terre depuis la collégiale Sainte-Waudru à Mons ou depuis la cathédrale de Tournai, grâce à son superbe pendule de plus de 25 mètres de long. 

Parmi les autres instruments scientifiques provenant de l’Université du Travail de Charleroi se trouvent un pendule demi-seconde, un calorimètre, une série de petits instruments de mesures électriques et de télégraphie, une lampe à arc ainsi que quatre modèles didactiques de mécanique. Vous pourrez les découvrir prochainement quand le catalogue des collections de l’UMONS sera disponible en ligne. 

Si vous souhaitez en apprendre plus sur ce patrimoine, vous pouvez contacter le service Archives et Collections de l’UMONS à l’adresse suivante : umonscollections@umons.ac.be  
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Référence de l’objet

  • Pendule de Foucault, vers 1910. Collection UMONS. Don de l’Université du Travail. 

Bibliographie 

  • Le pendule de Foucault. Collégiale Sainte-Waudru, Mons, 2015, Mons, Editions de l’Université de Mons, 2015. 
  • Plisnier René, Le pendule de Foucault à Mons, dans « Cercle archéologique de Mons. Bulletin », 2, 2020, p. 11-15. 
  • Vous êtes invités à voir tourner la Terre. Collégiale Sainte Waudru, Mons, Éditions de l’Université de Mons, 2018.