Fête de la science à Paris : le principe des 3R en bio

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Pour la première fois, l’équipe médiation du MUMONS a fait un saut à la Fête de la science à Paris. Du 4 au 6 octobre, pendant tout un week-end, ça a bouillonné comme pas possible sur le stand d’Alexia et Guillaume ! Pas moins de 1355 “petites têtes” ont défilé pour découvrir des créatures et objets étonnants, comme des mâchoires de requin ou d’autres curiosités, qui ont permis à nos deux jeunes biologistes d’illustrer de façon visuelle et très concrète le principe des 3R. Coup de projo’ sur un concept qui date des années 60.

Il est cinq heures, Paris s’éveille !

Chargés comme des mules (la camionnette pleine à ras bord !), Alexia, Guillaume et Gabrielle — en mission pour rapporter les bonnes pratiques organisationnelles pour notre version de la Fête de la science, le #printempsdessciences — sont fin prêts à présenter à la cité parisienne la fameuse règle des 3R… rendue obligatoire en Europe dès 2010 dans le cadre de l’expérimentation industrielle et de la recherche, mais pas nécessairement pour les pratiques pédagogiques.

La règle des 3R, mais encore !

Avant de faire un salto dans les aquariums tropicaux de l’Université de Mons, faisons un petit bond en arrière. Plus exactement en 1959, lorsque Russell et Burch, deux biologistes anglais, ont imaginé une règle pour améliorer les pratiques d’expérimentation animale. (À l’époque, ils devaient être perçus comme de véritables pionniers du bien-être animal !). En bref, les 3R signifient : Remplacer, Réduire et Raffiner. 

Vous n’y voyez pas encore très clair ?
Minute papillon 🙂 🦋

Appliquer le principe des 3R pour répondre à une question scientifique, c’est chercher des alternatives à l’expérimentation animale, tout en faisant progresser la science et en améliorant la santé de tous. Et en bonus, ça permet de transmettre les savoirs acquis et la passion des chercheurs !

Le principe des 3R, appliqué à la pédagogie, ça donne :

1. Remplacer : Par exemple, au lieu de disséquer, on peut utiliser des casques de réalité virtuelle. Ça permet d’explorer l’intérieur d’un organisme, sans blesser qui que ce soit — à part peut-être notre oreille interne ! On peut aussi réduire de facto le nombre d’animaux utilisés en laboratoire grâce à des méthodes simples, et parfois surprenantes, comme… des peluches ! (Saviez-vous que le calamar avait un bec ? Écartez les tentacules de la peluche calamar et vous le verrez par vous-même !).

2. Réduire : Ici, l’idée, c’est de se concentrer sur des animaux en résine ou des spécimens naturalisés, comme des mâchoires de requin ou des vertèbres de baleine. Si on prend l’exemple de la chauve-souris en résine : on peut observer ses ailes, qui ont des os similaires à ceux de notre main, mais avec de très longs doigts (un phénomène qu’on appelle “hyperphalangie”), reliés par une membrane de peau formant l’aile. Le pouce, lui, garde une forme de doigt classique avec une griffe pour grimper ou attraper des objets. Et pour les mâchoires de requin, ce qui est impressionnant, c’est de voir que ces prédateurs ont plusieurs rangées de dents acérées qui poussent non-stop tout au long de leur vie, comme un tapis roulant !

3. Raffiner : Là, on cherche à améliorer les techniques d’expérimentation pour minimiser la douleur ou améliorer le bien-être des animaux. Ce point est le plus compliqué à illustrer en pédagogie, mais nos biologistes ont trouvé la parade en apportant des animaux tropicaux très résistants qu’ils ont installés dans un aquarium adapté. Parmi eux, une étoile de mer bleue et des concombres de mer. Ces bébêtes ont l’habitude de se retrouver hors de l’eau à marée basse et elles ont un moyen fou pour se protéger des prédateurs : elles sacrifient leurs organes au besoin, comme le fait le lézard ! On suspecte alors fortement que leur résistance à la douleur est plus forte que d’autres espèces. Résistants à la sècheresse et au contact donc, les visiteurs ont pu toucher étoiles de mer, concombres de mer, et même petits crabes !

 

Environ 2 millions d’animaux sont utilisés chaque année en France, dont 66% de souris (oui, c’est bien de moi dont on parle !), 9% de lapins, 8,7% de poissons et 7,8% de rats.

Bien sûr, le principe des 3R évolue avec le temps pour concilier le bien-être animal avec les besoins et les attentes de la société. Il s’enrichit constamment de nouvelles valeurs, de nouveaux “R” et “V”, comme la Responsabilité des chercheurs, la Validité chez l’Homme ou encore la Robustesse des résultats.

Envie de nous rencontrer ? De voir ça de vos propres yeux ? Discuter de ces méthodes avec vos enfants ou avec votre classe ?

Alors rendez-vous au Printemps des Sciences 😀