On a chassé du tardigrade à Charleroi

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Dans la brume et sous le vent, on a accompagné Guillaume Caulier, un explorateur biologiste, chasser du tardigrade ! Vous voyez ces créatures microscopiques, plus résistantes encore qu’Iron Man, capables d’entrer en mode “Hibernatus” pendant des siècles et de supporter un voyage dans l’espace. Du pourquoi au comment, vous saurez tout sur ce safari carolo.

Chasse aux tardigrades
Chasse aux tardigrades
Chasse aux tardigrades

À l’aube des congés d’hiver, lors d’une réunion de coordination pour la prochaine Nuit du MUMONS dédiée aux animalcules* (NDLR : expression désuète désignant des animaux microscopiques), l’idée d’une chasse aux tardigrades est survenue ! En un clin d’œil, on a pris rendez-vous avec Guillaume la semaine suivante pour une virée sur le campus de l’Institut de biologie et de médecine moléculaires de l’ULB à Charleroi. C’est là, pendant une séance de TP (travaux pratiques), que les étudiants de Guillaume, biologiste marin tout-terrain à l’UMONS, ont découvert cet étrange ourson d’eau sur un amas de roches en face du campus, au BioPark de Gosselies.

L’animal qui fait rêver…

Avec ses capacités exceptionnelles  on pourrait même parler de super-pouvoirs (détail dans la vidéo ci-dessus) le tardigrade fait rêver plus d’un biologiste ! Sauf qu’avant de donner ce TP sur les protozoaires (NDLR : premiers animaux dans la série évolutive), Guillaume aux 1000 vies n’avait jamais eu l’occasion d’observer un tardigrade. Habituellement, lors de ces travaux pratiques, il collecte des gouttes d’eau dans un étang avec ses étudiants pour observer la vie qui s’y développe.

“On veut voir des tardigrades !”. À la fin d’une séance, bien résolus à voir un tardigrade de chair et de sang, les étudiants de 2ème Bachelier en biologie à Charleroi se sont mis en tête d’en chercher dans la mousse en face du bâtiment. Et… incroyable ! 30 minutes plus tard, ils en avaient trouvé. Après des centaines de tentatives infructueuses, c’est le seul endroit en Belgique où Guillaume en a découvert !

Cette anecdote, mais aussi les photographies scientifiques issues des recherches menées sur le tardigrade, peuvent être explorées lors d’une visite guidée de notre exposition actuelle, Explorer l’Invisible – 3e édition.

Mais revenons-en à notre exploration dans le monde des minuscules…

À l’œil nu ? N’y pensez même pas ! 

Pour chasser du tardigrade, il faut redoubler de patience. D’abord, il faut prélever au hasard des bouts de mousse et de lichen, puis les conserver dans un tube à centrifuger conique de type Falcon. Ensuite, direction le labo.

Une fois dans le labo Solvay, sur le CampusUCharleroi, la magie a enfin opéré et cet animalcule, qui fait à peine un dixième de millimètre, a bien voulu montrer sa frimousse…

Mais avant cela, on s’est fait un petit plaisir en observant l’écosystème du lichen au binoculaire, encore plus joli qu’un terrarium. Regardez ci-dessous !

Lichen

Chercher une aiguille dans une botte de foin… 

Tardigrade

L’info en +
Le lichen est un organisme symbiotique associant un champignon et une algue. Le tardigrade raffole de ces zones humides qui comportent aussi beaucoup de mousse dont ils se nourrissent principalement.

Ce n’est qu’après avoir ciselé la mousse tel du persil frais, ajouté de l’eau dans le tube Falcon, et secoué le tout comme si notre vie en dépendait pour libérer les organismes vivants de leur refuge mousseux, qu’il est finalement possible, selon toute vraisemblance, d’obtenir des gouttes renfermant le précieux sésame : le fameux tardigrade ! 

Mais avant de repérer le spécimen court sur huit pattes, il a fallu piéger les gouttes dans une lame à dépression pour nous permettre d’observer le mouvement des organismes dans la cavité concave.  C’est ainsi que le travail d’observation a débuté sous microscope.

D’abord, on a aperçu un nématode, un petit ver agité, pas très ragoûtant à vrai dire. Puis, le tardigrade, tout aussi excité qu’une puce ! 

On vous laisse découvrir ça en son et en images ci-dessous.

Tardigrade
Tardigrade

*La Nuit des animalcules est organisée les vendredi 19 et samedi 20 janvier 2024 dans le cadre des Nuits du MUMONS.

Pour approfondir vos connaissances sur le tardigrade, lisez cet article du Daily Science “Pas de cancer chez les tardigrades“.