Des œuvres à la Faculté Polytechnique

Vous connaissez sans doute le bâtiment de la Faculté Polytechnique de la rue de Houdain mais savez-vous qu’en plus de former de futurs ingénieurs, il recèle de nombreuses œuvres d’art ?

 

Le collège de Houdain et l’ancienne École des Mines

L’« École provinciale des Mines du Hainaut » est fondée en 1837, à l’initiative de Jean-Baptiste Thorn, second gouverneur du Hainaut de la Belgique indépendante. L’établissement ouvre le 1er novembre de la même année, au n°5 de la rue des Ursulines. L’École déménage en 1879 dans l’ancien collège de Houdain. En 1845, son nom devient « École de Commerce, d’Industrie et des Mines du Hainaut », et en 1877, « Faculté Polytechnique du Hainaut » jusqu’en 1920, année d’acquisition de son autonomie totale, devenant l’« École des Mines et de Métallurgie, Faculté Technique de la Province de Hainaut ». Depuis 1935, elle porte le nom de « Faculté Polytechnique de Mons ». Depuis 2009, elle a fusionné avec l’Université Mons-Hainaut pour former l’UMONS.

La création du collège de Houdain remonte entre 1550 et 1560. À l’époque, l’Administration communale de Mons qui avait fait l’acquisition des jardins d’un hôpital en 1545, édifie une école, le « collège de Houdain ». Pour l’anecdote, Nicolas de Houdain, descendant de la noble famille des seigneurs de Houdain, fait don de son hôtel à la rue du Hautbois qui deviendra l’hôpital de Houdain susmentionné. Dès 1734, Claude-Joseph de Bettignies est chargé de la réalisation d’un nouveau collège sur les fondations de l’ancien. Ce nouveau collège ouvre ses portes le 1er octobre 1737. Cette aile (gauche) est la plus ancienne du bâtiment actuel de la Faculté, caractérisée par ses arcades en plein cintre, ses piliers ainsi que son clocheton ajouré et ses lucarnes. Elle est classée comme monument patrimonial le 20 février 2002.

Avant d’accueillir les locaux de l’École des Mines en 1879, le collège de Houdain eut différentes affectations. En 1781, il est vendu aux intendants de la Grande Aumône et devient un hospice pour enfants abandonnés. Il prend le nom de « caserne du Saint-Esprit » car affecté à l’hôpital du Saint-Esprit. À partir de 1794, année de suppression du collège, il est occupé par des ateliers de particuliers. Vers 1880 et jusqu’à environ 1940, une partie de l’aile de gauche devient un musée des Sciences naturelles.

Ce n’est qu’au début du 20e siècle que la ville fait l’acquisition des terrains jouxtant le collège et que sont construites les ailes centrale et de droite, entre 1900 et 1904, sur les plans de l’architecte Hector Puchot, formant le bâtiment que nous connaissons aujourd’hui. En 1925, la propriété des terrains et des bâtiments passe de la Ville à l’École des Mines. Après 1921, l’institution s’étend et de nouvelles constructions s’élèvent au boulevard Dolez pour y installer des laboratoires.

 

Quelques-unes des œuvres que l’on peut y croiser

Dans la cour, vous pouvez admirer, depuis 1902, un bronze représentant Théophile Guibal et Adolphe Devillez, fondateurs de l’École des Mines, signé Louis Henri Devillez (le fils d’Adolphe).

Dans le hall d’entrée principal sont conservées plusieurs plaques de bronze. Un médaillon, signé Godefroid Devreese (1861-1941), représentant saint Michel terrassant le démon avec pour inscriptions : « Universitas Bruxellensis / Scientia vincere tenebras », « A la Faculté Polytechnique de Mons L’Université de Bruxelles reconnaissante ». En effet, la Faculté Polytechnique de Mons avait accueilli l’École Polytechnique de l’Université Libre de Bruxelles après sa fermeture en 1942 durant la Seconde Guerre mondiale.

Un monument en bronze pour les morts issus de la Polytech lors de la Grande Guerre : « L’association des ingénieurs de l’Ecole des Mines de Mons. A ses ingénieurs tombés au champ d’honneur 1914-1918 ». Il est signé « Fonderie Nationale des bronzes et firme J. Petermann Saint Gilles-Bruxelles ».

Un autre monument en bronze, signé Louis Henri Devillez et daté de 1921 : « L’Ecole des Mines a ses étudiants morts pour la patrie MCMXIV MCMXVIII ».

Dans un couloir du premier étage, vous pouvez admirer 11 tableaux illustrant les charbonnages de la région et qui étaient présentés lors de l’Exposition universelle de Bruxelles de 1910, dans le pavillon dédié à la Collectivité des Charbonnages de Belgique. Ils sont de la main de Maurice Flachet.

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Vous trouverez également, dans une cage d’escalier, un tableau de paysage signé Willem Delsaux et daté de 1920.

Outre ces quelques œuvres, le bâtiment en lui-même peut être qualifié d’œuvre, notamment grâce à son impressionnant escalier en fonte et petit granit de Soignies. D’autres œuvres sont conservées dans les murs de la Faculté, est-ce que vous pourrez les retrouver ?

 

Ecole des Mines et Faculté Polytechnique de la Province du Hainaut, Charleroi, 1911

  1. Plisnier, Le collège de Houdain, dans M.-Th. Isaac (dir.), Images de Mons en Hainaut du XVIe au XIXe siècle, Bruxelles, 2006, p.268-269.
  2. Staquet, Un fleuron intellectuel du Hainaut : La Faculté Polytechnique de Mons, Mons, 1990.