Le four à réverbère

Le four à réverbère ou fourneau à réverbère est mentionné dans les traités de chimie dès le 17e siècle et, notamment, dans Cours de Chymie, contenant la manière de faire les Opérations qui sont en usage dans la Médecine par une Méthode facile, avec des raisonnements sur chaque Opération…, par Nicolas Lemery (1645-1715, Apoticaire du Roy), Paris, 1675:

Le Nouveau Larousse illustré (1900) le définit: «Fourneau muni d’un dôme destiné à rabattre le calorique et à accroître ainsi la chaleur (on dit mieux four à réverbère)».

Les fours ou fourneaux à réverbère sont à tirage naturel. Ces fours cylindriques en terre réfractaire et cerclés de fer sont composés de trois parties: le cendrier ou foyer, le laboratoire et le dôme.

Le foyer occupe la partie inférieure du four. Il contient une grille, ici en terre réfractaire, sur laquelle brûle le combustible. Sous la grille, le cendrier permet la récupération des cendres et la circulation de l’air. Le combustible, coke ou charbon de bois ou un mélange des deux, est introduit à l’intérieur du four par une porte, le tisard.

La partie centrale ou laboratoire, de hauteur variable, est le lieu des réactions. Une cornue, des creusets… peuvent y être logés. Ceux-ci sont déposés sur des disques en terre réfractaire placés sur la grille.

Cornue en grès. 2e moitié du 19e s

Creusets en terre cuite. Fin du 19e-début du 20e s.

Le dôme, partie supérieure de forme demi-sphérique, sert à réverbérer la chaleur vers l’intérieur. Il est terminé par une petite cheminée en terre réfractaire parfois prolongée par une cheminée en tôle.

La partie supérieure du laboratoire et la partie inférieure du dôme ont chacune une ouverture demi-circulaire. Leur réunion permet la sortie hors du four de la queue d’une cornue.

Dans ce type de four, le courant d’air indispensable à la combustion est aspiré à travers la grille. L’air ainsi chauffé s’élève jusqu’au dôme. La cheminée active cet appel d’air et laisse s’échapper les gaz et vapeurs produits au niveau du foyer.

Le four à réverbère est utilisé comme moyen de chauffage pour de nombreuses réactions et distillations. On le retrouve dans un grand nombre de manuels et catalogues de chimie des 18e et 19e siècles et du début du 20e. L’exemplaire présenté ici date de la seconde moitié du 19e siècle.

Préparation de l’oxygène à partir du bioxyde de manganèse RENARD C., Manipulations chimiques, Hector Manceaux, Mons – Bruxelles, 1873

Références

Le four à réverbère, la cornue, les creusets ainsi que les ouvrages cités font partie de la collection d’objets scientifiques et didactiques anciens de la Fédération Wallonie – Bruxelles, gérée en partenariat par l’asbl ScienceÉchos et le MUMONS.

  • Four: terre réfractaire et fer, 60 cm × 33 cm (h × d), 28 kg, inv. FWB.ScE.0906
  • Cornue: grès de Hesse, 24 cm x 15 cm x 8 cm (L x h x d), 425 g, inv. FWB.ScE.0802
  • Creusets: terre cuite blanche, 11 cm x 6 cm (h x d), 250 g, inv. FWB.ScE.2572
  • DELEUIL, Catalogue des Instruments de Physique, de Chimie, d’Optique et de Mathématiques,  Paris, 1865